Magnificat !
Le 22 août 2018, fête de Marie Reine
Chers amis,
Le mois d’août est le mois de la
lumière et de la gloire : du mystère de la Transfiguration du Seigneur, le
6 août, à l’Assomption de Marie dans la gloire du Ciel, le 15, jusqu’à son
couronnement le 22, nous baignons dans une atmosphère céleste et toute divine …
et cela nous fait du bien ! Nous avons en effet besoin de nous immerger
dans cette lumière pour ne pas être pris de nausée devant tant d’évènements du
monde, tant de difficultés qui portent la marque des ténèbres. Cette trouée
lumineuse du mois d’août est comme une anticipation de notre avenir surnaturel
et il est bon de s’y ouvrir dès maintenant, d’en avoir soif, de désirer cette
gloire qui est l’atmosphère la plus propice pour notre âme, l’oxygène de notre
vie spirituelle. Et plus nous nous y ouvrirons par la prière désirante,
l’adoration, la rumination amoureuse de la Parole de Dieu, la contemplation des
icônes qui rendent visibles le Royaume de Lumière, plus alors nous permettrons
au Ciel de descendre sur la terre, d’habiter nos cœurs, de les transfigurer et
de rendre Dieu présent dans ce monde.
Bernard Frinking,
théologien orthodoxe évoquant la Transfiguration disait :
« Nous sommes, dans ce monde, de plus en plus envahis
par les ténèbres, par l’angoisse de la mort. Les jeunes, les enfants, sont de
plus en plus angoissés de ce que contient le monde, de toutes les menaces qui
pèsent de plus en plus sur leur avenir. Les enfants connaissent la misère du
monde par tous les pores de leur être.
Ce n’est pas cela que nous devons montrer, mais la Lumière,
des êtres transfigurés, la paix et l’harmonie du Royaume. Il est important
qu’ils puissent voir que la Lumière existe, qu’il y a des êtres qui en vivent
et témoignent de la joie du pardon, de la miséricorde, du Salut, de la
Transfiguration. (…) La Lumière est une réalité pour ceux qui en vivent, elle
chasse toutes les ténèbres. Il faut apporter la Lumière aux enfants, aux
vieillards, à tous les hommes.
Rappelons à tous le Royaume de Lumière !
Il n’est pas besoin
d’apporter aux hommes le désarroi. Ils sont très au courant. Répéter les
misères du monde, le monde s’en charge lui-même. Le démon ne cesse de nous
répéter : ʺ vous êtes foutus, vous êtes
tous perdus ! Il n’y a pas de Dieu, vous l’avez fabriqué
vous-mêmes…. ʺ.
Nous devons affirmer
la Lumière, l’existence du Dieu qui nous aime avec tendresse, la réalité de la
Transfiguration.
Nous avons à crier tous les jours : Christ est ressuscité ! A ne pas nous laisser berner par ceux qui nous disent le contraire. A crier face au monde : Christ est ressuscité, par sa mort, il a vaincu la mort ! A ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la Vie ! »
Nous avons à crier tous les jours : Christ est ressuscité ! A ne pas nous laisser berner par ceux qui nous disent le contraire. A crier face au monde : Christ est ressuscité, par sa mort, il a vaincu la mort ! A ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la Vie ! »
On dit bien que NOUS DEVENONS CE QUE NOUS
CONTEMPLONS. Sans doute
devrions-nous nous rappeler plus souvent cet adage. Combien d’heures à regarder
par la télévision ou internet les tristesses du monde, les turpitudes des uns
et des autres… ? Et combien d’heures à se laisse fasciner par la beauté du
Christ, la douceur du visage de notre Mère Marie ? Nous devenons ce que
nous contemplons : Si nous voulons devenir Lumière, il nous faut nous
tourner vers Celui qui a dit : « je
suis la Lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres
mais il aura la lumière de la vie » (Jn 8,12). Mais peut-être l’éclat de ses yeux est-il
trop fort pour nous ? Alors passons par la contemplation plus douce -car
plus proportionnée à la faiblesse de notre âme- de sa très douce Mère, notre
Maman du Ciel. On compare souvent la Vierge Marie à la lune : la lune
n’éclaire pas par elle-même mais elle reçoit la lumière du soleil qu’elle
reflète ensuite sur la terre. Marie « belle
comme la lune » (Ct 6,10) reflète sur nous l’éclat de la Lumière du
« Soleil de justice » (Ml
4,2), le Christ, et alors nous pouvons dire avec le psalmiste :
« J'avais dit : « Les ténèbres m'écrasent ! »
mais la nuit devient lumière autour de moi.
Même la ténèbre pour toi n'est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! » (Ps 138 11-12)
Même la ténèbre pour toi n'est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! » (Ps 138 11-12)
Marie nous a été donnée pour nous habituer à contempler les
clartés du Ciel, à nous laisser enivrer par les parfums du Paradis, à nous
enfanter à la vie divine. C’est pourquoi la fête de l’Assomption et celle de sa
royauté nous donnent d’exulter car, « Marie
élevée dans la gloire du ciel brille comme un signe d’espérance assurée et de
consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage » (Concile Vatican
II, LG 68). C’est une espérance pour l’être humain dans sa totalité. La chair
aussi est sauvée. Elle sera délivrée des pesanteurs de la matière terrestre et
transfigurée à l’image du Christ en participant à la gloire de Dieu. Cette
espérance est digne de foi, parce que Jésus- Christ a été ressuscité des morts.
Il est le principe et le fondement de notre espérance. En Marie, nous voyons
clairement comment cette espérance se réalisera pour chacun d’entre nous, en
amenant à sa perfection l’être humain tout entier.
La transfiguration n’est donc pas seulement un mystère du
Christ mais notre avenir, et Marie qui
elle-même s’est laissée toute illuminer par son Fils jusqu’à pouvoir dire à la
suite de St Paul « ce n’est plus moi
qui vit c’est le Christ qui vit en moi » nous entraine dans son
sillage, dans cette transformation secrète de notre être ; elle nous
enfante à la vraie vie en Dieu pour autant que nous ne la perdions pas de
vue ! Car la contempler c’est lui ressembler, c’est laisser sa sainte
image s’imprimer en nos cœurs et refléter ainsi la Lumière de son divin Fils.
Que la Vierge toute belle nous garde en son cœur dans
l’intimité de son Fils, à l’ombre de l’Esprit Saint, pour notre plus grande
joie !
Sœur Isabelle de la Mère de Dieu