Magnificat !
Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Tout-Puissant fit pour moi des merveilles;
Saint est son Nom !
Saint est son Nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
Il disperse les superbes.
Il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
Il élève les humbles.
Il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël, son serviteur,
Il se souvient de sa miséricorde,
Il se souvient de sa miséricorde,
De la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Le Magnificat désigne le cantique de la Vierge Marie dont il est question dans l’Évangile selon Saint Luc au chapitre 1, versets 46 à 56 (visite de Marie à Elisabeth). Il est aussi appelé Cantique de Marie. "Magnificat":c’est le premier mot de la traduction latine de ce chant de louange.
Fra Angelico, la visitation de Marie à Elisabeth |
"Que l'âme de Marie soit en chacun pour y glorifier le Seigneur;
que l'esprit de Marie soit en chacun, pour s'y réjouir en Dieu"
que l'esprit de Marie soit en chacun, pour s'y réjouir en Dieu"
St Ambroise
***
De notre Chemin de vie :
De notre Chemin de vie :
C’est
ainsi que la Mère de Dieu concluait son message aux voyants de la Salette.
Son message ? Un appel à la conversion, au réveil de la
foi, à la reconnaissance. Un appel à l’amour.
De même, l’esprit du Magnificat.
Il est l’âme du peuple de Dieu. Il est fait pour envahir
tous ses membres et leur communiquer la véritable joie de croire qui rend la
foi contagieuse. De proche en proche, jusqu’au plus lointain, il est fait pour
gagner tous les hommes au véritable bonheur.
Il nous a été transmis et nous a brûlé le cœur. Il a fait
flamber nos vies et ce n’était pas un feu de paille ! C’est notre bien le
plus précieux, partageable à l’infini.
A notre tour nous le transmettons.
*
L’esprit du Magnificat, c’est l’esprit des anawims, des
pauvres de cœur fidèles à l’Alliance. C’est l’espérance paisible et joyeuse des
petits, et leur action de grâces parce que le Seigneur sauve : Il ne peut
se désintéresser d’eux ! C’est l’amour reconnaissant envers Dieu des
« adorateurs en esprit et en vérité » (Jn 4,23).
L’esprit du Magnificat, c’est par excellence l’esprit de
Marie.
C’est son abandon confiant à Dieu : « Je suis la
servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1/38).
C’est sa soumission aimante à la Vérité : « Faites tout ce qu’il vous
dira » (Jn 2/5).
C’est sa joyeuse charité qui fait de toute rencontre une
visitation de Dieu.
C’est sa petitesse, non seulement acceptée, mais aimée, qui
reconnaît à Dieu la primauté et la gloire et qui Lui rend tout en adoration et
gratitude.
C’est son humilité qui la fait rester à sa place, mais aussi
ne pas démissionner de sa part de responsabilité, et qui donne à Dieu la
liberté de faire, par Elle, son œuvre « en faveur d’Abraham et de sa race
à jamais » (Lc1/55).
C’est le don de soi, jamais remis en cause ; la
constante fidélité de sa foi, jamais reprise dans les nuits et les
bouleversements de situations ; la ténacité de son espérance « contre
toute espérance » (Rm 4/18).
*
Vivre de l’esprit du Magnificat, c’est entrer dans
l’admiration de Marie pour la manière dont Dieu respecte infiniment la liberté
de l’homme tout en demeurant souverainement
Maître de l’histoire.
C’est partager sa joie de savoir que notre vie a
profondément un sens, un sens infini ; que notre temps ne s’écoule pas
vers le néant, mais qu’il s’immerge dans l’éternel présent de Dieu et qu’il
débouche sur l’éternité bienheureuse – si nous le voulons !
Vivre de l’esprit du Magnificat, c’est vivre, dès à présent,
la béatitude de « celle qui a cru », qui permet la réalisation de la
promesse de Dieu.
Par Elle, par Marie, entrons dans l’espérance qui ne déçoit
pas.
*
Malgré les apparences contraires, le dessein de vie de Dieu
pour l’humanité de bonne volonté ne peut que réussir. Ils y entreront les
pauvres en esprit, les artisans de paix, les affamés et assoiffés de justice,
les miséricordieux… Avec tous ceux que les préceptes évangéliques, vécus sous
la motion de l’Esprit, ont libérés (Mt 5,3-12). L’immense nuée de témoins qui
nous ont précédés éclaire notre route (He 12,1).
Ils y entreront les « miséricordiés » de la
dernière heure. Ceux dont la vie a été une immense soif qui s’est trompée de
source, ceux à qui personne n’a fait l’aumône de la Bonne Nouvelle, ceux dont l’existence
a fondu au creuset du malheur,… tout ceux que le cœur du Père attend dans le
secret et qui, au seuil de la Vie, reconnaîtront enfin l’amour épanché sur eux
et murmureront fiat.
Le Christ, vainqueur de la mort, libérateur de l’humanité
esclave du péché, « est le même hier et aujourd’hui, il le sera à
jamais » (He 13/8). Sa victoire nous est acquise.
Notre Dieu est fidèle. Il ne saurait faillir à sa promesse
de joie éternelle, ni à son assistance pleine d’amour sur cette voie. Sûres de
Lui, nous Lui faisons confiance dans tous les méandres du chemin. (cf. Ps 23/4)
*
« A la fin des temps, tu reviendras au Seigneur ton
Dieu et tu écouteras sa voix » (Dt 4/30). La Parole de Dieu est sûre. Dans
l’espérance agissante de Marie, dans sa vivante charité pour tout le peuple,
nous en chantons par avance, avec Elle, la réalisation.
Dieu accomplira sa promesse. Il relèvera Israël, son
serviteur. « Il se souvient de son amour. »
Tu reviendras, Israël, premier peuple de l’Alliance.
Tu reviendras, peuple de baptisés.
« Mon
âme exalte le Seigneur.
Exulte
mon esprit en Dieu
mon Sauveur. »
mon Sauveur. »