Viens éclairer l’âme de tes fils ;
Emplis nos cœurs de grâce et de lumière,
Toi qui créas toute chose avec amour… »
(Première strophe de l’hymne de Pentecôte)
De notre Chemin de vie (extraits) sauf citations autres :
« Tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » St
Paul (Rom 8,14-15)
C’est l’Esprit de Dieu, accueilli dans notre vie, qui nous
fait fils du Père à la ressemblance de son Fils bien-aimé. Par cet Esprit, nous
entrons progressivement dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu (Rom
8,21), dans une vie nouvelle qui ne connaîtra pas de fin.
Avant sa mort, Jésus avait révélé à ses apôtres qu’il était
nécessaire qu’il parte pour qu’ils reçoivent l’Esprit Saint. Ressuscité, Il
renouvela sa promesse du don de Celui qui devait les introduire dans la vérité
tout entière et les rendre libres. En effet, vécue sous l’impulsion vivifiante
du Saint-Esprit, la pratique de l’Evangile et de ses commandements, que Jésus
requiert de nous comme de tout disciple, libère en nous une joie profonde et
stable, la véritable joie de vivre.
C’est à la Pentecôte qu’a été envoyé sur les apôtres le
Saint-Esprit promis par Jésus-Christ. Mais la Pentecôte ne peut produire tous
ses fruits que si l’Esprit Saint est accueilli. Ce don de l’Esprit de Pentecôte
– et de la vie dans l’Esprit – reste offert par Dieu en Eglise jusqu’à la fin
des temps. Avec Marie, en Elle, accueillons-le.
« …combien plus le Père donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux
qui l’en prient ! » (Lc 11,13)
« Il faudrait que nous soyons toujours à soupirer après
l’Esprit Saint pour lui demander de l’Amour. C’est la prière à faire
continuellement ! (…)
L’intimité avec l’Esprit Saint est le premier acte, l’acte
fondamental de la vie spirituelle. (…) Il faut que vous soyez convaincus qu’il
est là, qu’il est une personne vivante… que vous arriviez à vivre avec lui !(…)
Qu’est-ce que la sainteté réalisée ? C’est justement cette
attitude de l’âme toujours en relation avec l’Esprit Saint, pour lui demander à
tout instant ce dont elle a besoin. La sainteté consiste en un tel état de
pauvreté que l’on soit obligé, de tout demander à l’Esprit saint, qu’on soit
suspendu à son secours et convaincu que, sans la grâce, on ne peut rien faire,
mais que l’on fasse tout sous sa dépendance, sous sa domination.(…) Pour que le
travail de l’apôtre soit sanctifiant, pour qu’il soit vraiment efficace, il
faut qu’il soit fait en collaboration avec l’Esprit saint, c’est-à-dire que
nous devons faire ce que l’Esprit Saint veut que nous fassions. Il faut avoir
la préoccupation de connaître sa volonté, de se mettre sous son action, de lui
demander sa grâce. » Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus
« N’éteignez pas l’Esprit (…), mais vérifiez tout : ce qui
est bon, retenez-le » St Paul (1Th 5,19-21)
Ce type de vie monastique ouverte sur la ville requiert une
formation à la vie dans l’Esprit et au discernement.
(…) Ne te laisse pas affecter profondément par tes humeurs
ou par tous les mouvements de ton psychisme, toujours mobile, comme s’ils
reflétaient ton être le plus réel. Passe continuellement du senti psychique au
senti spirituel en faisant retour à l’amour de ton Père qui, à l’instant
présent, te comble de tout ce dont tu as besoin pour vivre ce que la vie te
demande et t’apporte.
Ce faisant, ne refoule rien, mais examine tout dans la
lumière de Celui qui est amour et vérité. Discerne, trie et choisis ce qui est
à vivre. Ce que tu rejettes, jette-le dans la fournaise de compassion du Cœur
de ton Sauveur.
Ce que tu choisis de vivre, choisis-le à la lumière de la
Parole de Dieu, aimée, étudiée chaque jour, qui modèle ta vie, et que l’Esprit
Saint fait revenir à ta mémoire au moment opportun, si tu vis sous son
impulsion et que tu gardes la Parole fidèlement, comme Marie, la méditant en
ton cœur pour la pratiquer.
Ce travail de conversion n’est pas au-dessus de tes forces
ni hors de ta portée, car l’Esprit Saint t’a été donné. Il vient accomplir en
toi ce travail d’enfantement de l’enfant de Dieu que tu es.
« Ne savez-vous pas
que vous êtes un temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » St
Paul (1 Co 3,16)
Que toute notre vie soit livrée à L’Esprit Saint pour être
transformée et sanctifiée par Lui.
La Bienheureuse Elisabeth de la Trinité explique à sa sœur
le rôle de l’Esprit :
« Chère petite sœur, sais-tu bien ta richesse, as-tu jamais
sondé l’abîme de l’amour ? (…)
Voici que l’Esprit-Saint te choisit pour son temple, tu ne
t’appartiens plus et c’est là ta grandeur…
Sous la touche divine, oh ! demeure en silence pour qu’il
imprime en toi l’image du Sauveur.
Vraiment tu n’es plus toi, mais tu deviens lui-même…
Crois toujours à l’amour malgré tout ce qui passe.»
(Hans Urs von Balthasar : Elisabeth de la Trinité et sa
mission spirituelle, p.167)
« Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nous fasse
aussi agir ! » St Paul (Ga 5,25)
Ce réalisme passionné de Saint Paul, qu’il devienne tien !
Sois docile à la conduite de l’Esprit Saint et à ses motions.
Laisse-toi mener par l’Esprit. Abandonne-toi à Lui. Mieux : livre-toi à
l’emprise de l’amour vivant.
Cette « fidélité aux inspirations du Saint-Esprit » est « la
voie la plus courte de la sainteté » selon Sainte Faustine. Elle ajoutait : «
Oh ! Si les âmes voulaient écouter au moins un peu la voix de leur conscience,
et la voix, ou plutôt, les inspirations de l’Esprit Saint ! Je dis : « au moins
un peu » car lorsque nous nous livrons à l’Esprit de Dieu, il complète lui-même
ce qui nous manque ».
Cette vocation à demeurer livré à l’Esprit à l’œuvre dans le
monde produira en toi, à la mesure de ton amoureuse fidélité quotidienne, le
désir de ne plus faire qu’un avec Jésus-Christ dévoré par le zèle de la gloire
de son Père et du salut du monde. Livré à l’amour du Père au milieu de ses
frères, Il s’est dessaisi de sa vie que son peuple s’est appropriée, parce
qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15,13).
Cet amour n’est pas
hors de ton atteinte puisque c’est Dieu qui a mis cet appel en toi. Il est
fidèle celui qui t’a appelé et c’est lui qui le fera. (1 Th 5,24)
Cette communion avec le Père et le Fils dans l’amour du
Saint-Esprit est la source de la joie la plus profonde de l’homme, de sa
capacité à aimer jusqu’au bout et de son endurante ténacité dans l’adversité.
« Dieu est Amour. (…)
Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » St Jean (1 Jn 4,8-21)
Le Saint-Esprit nous apprend à aimer Dieu et à aimer le
monde entier.
« Le moine est un homme qui prie et qui pleure pour le monde
entier ; et c’est en cela que consiste sa principale occupation.
Qui donc l’incite à pleurer pour le monde entier ?
C’est le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Il donne au
moine l’amour du Saint-Esprit, et cet amour remplit le cœur du moine de douleur
pour les hommes, parce qu’ils ne sont pas tous sur la voie du salut. Le
Seigneur, Lui-même, fut à tel point affligé pour son peuple, qu’Il se livra à
la mort de la Croix. La Mère de Dieu porta dans son cœur cette même compassion
pour les hommes, et, tout comme son Fils bien-aimé, elle désirait de tout son
être le salut pour tous les hommes.
Le Seigneur a donné le même Esprit Saint aux apôtres, à nos
saints Pères et aux pasteurs de l’Eglise. C’est en cela que consiste notre
service pour le monde. C’est pourquoi ni les pasteurs de l’Eglise ni les moines
ne doivent s’occuper des affaires de ce monde, mais ils doivent suivre
l’exemple de la Mère de Dieu qui, au Temple, dans le Saint des Saints, étudiait
jour et nuit la loi du Seigneur et demeurait dans la prière pour le peuple. »
Saint Silouane