« Malheur à moi
si je n’annonce pas l’Evangile » Saint Paul.
«A
maintes reprises, j’ai répété ces dernières années l’appel à la Nouvelle
Evangélisation. Je le reprends maintenant, surtout pour montrer qu’il faut
raviver en nous l’élan des origines, en nous laissant pénétrer de l’ardeur de
la prédication apostolique qui a suivi la Pentecôte. Nous devons revivre en
nous le sentiment enflammé de Paul qui s’exclamait : Malheur à moi si je n’annonce
pas l’Evangile (1 Co 9,16). La proposition du Christ doit être faite à tous
avec confiance (…) selon l’exemple de Paul qui affirmait : « Je
me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns (1 Co 9,22) »
(Jean-Paul II : Novo milleniio ineunte, 40).
Ainsi Jean-Paul II prônait-il le 9 mars 1983 au CELAM une
nouvelle évangélisation : « nouvelle en son ardeur, dans ses
méthodes, dans son expression ».
« La foi est un
don qui nous est donné pour être partagé » Benoit XVI
« L’un des obstacles à l’élan de l’évangélisation est
la crise de la foi non seulement du monde occidental mais d’une grande partie
de l’humanité qui a pourtant faim et soif de Dieu et doit être invitée et
conduite au pain de vie et à l’eau vive comme la Samaritaine qui se rend au
puits de Jacob et dialogue avec le Christ. (…) La rencontre avec le Christ en
tant que Personne vivante qui étanche la soif du cœur ne peut que conduire au
désir de partager avec d’autres la joie de cette présence et de la faire
connaître afin que tous puissent en faire l’expérience. Il faut renouveler l’enthousiasme
à communiquer la foi afin de promouvoir une nouvelle évangélisation des
communautés et des pays d’antique tradition chrétienne qui sont en train de
perdre la référence à Dieu, de manière à redécouvrir la joie de croire. (…) La
foi en Dieu (...) est le don le plus important qui nous a été fait au cours de notre
existence et que nous ne pouvons pas conserver pour nous-mêmes. » Benoit
XVI (Message du Pape pour la Journée mondiale des missions 2012, in Osservatore
Romano du 9/2/2012).
L’Esprit Saint, reçu
dans la prière, est l’artisan de la Nouvelle Evangélisation.
« Il n’y aura jamais d’évangélisation sans l’Esprit
Saint » rappelait Paul VI (Evangelii Nuntiandi, 75) et pour cela la prière est nécessaire.
En effet « sans enracinement dans la prière, il est
inutile de parler d’évangélisation. Fondamentalement l’évangélisation commence par une disposition
intérieure à nous laisser transformer par l’Esprit Saint ; Esprit qui nous
rendra lui-même capable de témoigner avec les mots, les gestes et les attitudes
appropriées à la situation et aux personnes vers qui nous sommes envoyés. » Rick van Lier, o.p.
(cf sa conférence :" La nouvelle évangélisation : Souffle nouveau, pratiques
nouvelles")
***
"Je suis le Bon Pasteur.
Je donne ma vie pour mes brebis"
Jn 10
De notre Chemin de vie (extraits):
« Je suis venu jeter un feu sur la terre,
et comme je
voudrais qu’il soit déjà allumé ! »
(Lc 12,49)
Le Christ enseignant, Fra Angelico |
Tu as choisi une vie simplifiée, dans un certain retrait au désert, pour demeurer à l’écoute ardente de la Parole vivante. En fait, c’est Jésus qui a choisi pour toi, par cette vie d’écoute à ses pieds, que tu communies à son amour pour le Père et à sa passion de Bon Berger (Lc 10,39-42). Marie, la première à être entrée dans ce mystère de communion et de compassion, t’y entraînera.
Notre Père ne veut pas qu’un seul de ses petits, qu’Il a
créés par amour, soit perdu (Mt 18,14). Vois de quel amour nous sommes aimés !
(1Jn 3,1) Aie le cœur brisé que son amour soit méconnu. Que ce brisement de ton
être intime soit la passion qui t’anime, le zèle qui te consume.
L’Esprit Saint veut te donner cette foi qui t’est demandée
pour que reprenne le feu, ce feu que le Seigneur est venu allumer et qu’Il nous
a confié. Que le Fils de l’homme, quand il viendra, trouve la foi sur la terre
! (Lc 18,8)
C’est pourquoi l’Esprit Saint t’a fait « guetteur pour la
maison d’Israël » (Ez 3,17) c’est-à-dire veilleur pour son retour, avec tous
ceux qu’Il éveille à cette vocation, en ces temps de nouvelle évangélisation. «
Heureux ces serviteurs que le Maître en arrivant trouvera en train de veiller !
» (Lc 12,37)
Veilleur, tu n’es pas celui qui allume le feu, mais tu
veilles à l’entretenir. Prophète, tu ne parles pas à la place de Dieu, mais tu
te laisses mouvoir par son Esprit qui veut rendre l’Evangile visible dans ta
vie et faire entendre la Parole de Dieu par toi.
Deviens sa Parole vivante et, qu’autour de toi, d’autres
aient le désir de la devenir !
*
Le Seigneur t’a appelée pour préparer sa venue, avec tes
frères et sœurs, avec le peuple profondément croyant. Il veut réveiller la foi,
la foi active de tout son peuple.
Sois le serviteur de la rencontre de tes frères avec leur
Dieu. Le serviteur avisé qui n’écrase pas le roseau froissé (Is 42,3). Le
serviteur qui s’efface comme Jean-Baptiste. Qu’ils ne te rencontrent pas sans
en être secrètement rendus heureux, car ils ont besoin d’espérance pour vivre
et ta vie est signe de l’Espérance qui t’anime.
Apprends de Jean-Baptiste à indiquer Jésus dans l’autre, à
ne retenir personne attaché à toi, à demeurer le pauvre de Jésus.
Exulte, tressaille d’allégresse, car ton bonheur sera grand
dans les cieux.
*
Apprends aussi de Paul la joie d’arracher aux ténèbres les
enfants de Dieu dispersés par l’ignorance et le péché (Ez 34,12). Sois un bon
gérant de la grâce de Dieu, fais-leur don de la Parole qui sauve. Ne sois pas
effrayée d’être en deçà de cet appel, puisque c’est pour cela que l’Esprit
Saint t’est assuré, sans autre condition que de le vouloir.
Aime à être insuffisant pour désirer être complétée par
l’Esprit saint et devenir puissant de la puissance même de Dieu. N’élève-t-il
pas les humbles, Celui qui renverse les puissants et les pleins d’eux-mêmes ?
Crucifixion, Fra Angélico |
Quant à toi, sois un agneau confiant, sans crainte, même et surtout au milieu des situations et des personnes éprouvantes. Vis l’amour sans défense. Le Père sait ce dont tu as besoin.
*
Qu’est-ce que ta vie ? Si peu de choses en regard de tant de
nécessités urgentes. Comme le jeune garçon de la multiplication des pains,
apporte à Jésus tes cinq pains d’orge et tes deux poissons.
Que sont tes cinq pains d’orge ? Le peu de choses que tu
peux faire aujourd’hui : l’accueil de cette personne pour sa journée de
récollection, l’écoute ou l’accompagnement spirituel de cette autre, la cuisine,
la réponse à une commande, la préparation d’une réflexion pour un groupe… Tu
n’es spécialiste en rien, ne le deviens pas. Sois disponible, donne ce que tu
as et, comme le jeune garçon, disparais.
*
Tant que tu ne vis pas l’Evangile, tu as part au péché du
monde, à l’incroyance, à l’indifférence religieuse. Repens-toi. Ne sois pas de
ces tièdes que vomit le Christ, témoin fidèle, et que méprise le monde. (Ap
3,16 ; 1,5). Ose en demander pardon, même sacramentellement. Demande à Dieu
qu’Il te brûle au feu de son amour. Tu es impropre au dialogue de foi tant que
tu ne te maintiens pas à ce niveau de conversion et de zèle de la maison de
Dieu.
Demande la vigueur de la foi. Et tu sauras aider autrement
ceux qui peinent sur le chemin.
*
Ne te préoccupe de rien sauf de désirer suivre Jésus au plus
près. Les fruits en découleront. Il ne t’est pas demandé de faire une œuvre
bonne – il en est de nombreuses – mais de travailler à l’œuvre de Dieu. C’est
Lui qui la produira en toi si tu le laisses libre d’agir.
*
Christ en majesté, Fra Angelico |
Le combat de l’évangélisation auquel ton Sauveur t’appelle sur terre est large, car il inclut tous les hommes, et profond, englobant tout l’homme, jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous (1 Co 15,28).
Ce bon combat de la foi donne son vrai goût à la vie et est
source de joie unifiante, dans une communion virile à Celui que tu as choisi
d’aimer.