mercredi 27 mars 2013

"Quand nous marchons sans la croix..." St Père François




Le Pape François, lors de la messe pro Ecclesia, a rappelé le rôle de l'Eglise à travers trois mots:

"Cheminer, édifier, confesser.

Cheminer. "Maison de Jacob, venez, marchons dans la lumière du Seigneur". La première chose que Dieu ait dite à Abraham, c’est : Marche en ma présence et sois irréprochable. Cheminer : notre vie est un cheminement et lorsque nous nous arrêtons, cela ne va pas. Cheminer toujours, en présence du Seigneur, dans la lumière du Seigneur, en cherchant à vivre de manière irréprochable comme Dieu le demandait à Abraham, dans sa promesse.

Édifier. Édifier l’Église. On parle de pierres : les pierres ont de la consistance ; mais des pierres vivantes, des pierres ointes par le Saint Esprit. Édifier l’Église, l’épouse du Christ, sur cette pierre angulaire qu’est le Seigneur lui-même. Voilà un autre mouvement de notre vie : édifier.

Troisièmement, confesser. Nous pouvons cheminer tant que nous voulons, nous pouvons édifier beaucoup de choses, mais si nous ne confessons pas Jésus-Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG d’assistance, mais pas l’Église, épouse du Seigneur.

Quand on ne marche pas, on s’arrête.

Quand on ne construit pas sur les pierres, que se passe-t-il ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils construisent des châteaux de sable, tout s’écroule, tout est sans consistance.

Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, cela me fait penser à la phrase de Léon Bloy : “Qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable”. Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. (...)

Le même Pierre qui a confessé Jésus-Christ lui dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Je te suis, mais ne parlons pas de la croix. Cela n’a rien à voir. Je te suis avec d’autres possibilités, sans la croix ».



 
St François embrassant le crucifié: B. Murillo


Quand nous marchons sans la croix, 

quand nous édifions sans la croix 

et quand nous confessons un Christ sans croix,

nous ne sommes pas des disciples du Seigneur : nous sommes des personnes du monde, nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, mais pas des disciples du Seigneur.




 

 

 Je voudrais que tous, après ces jours de grâce, nous ayons le courage, vraiment le courage,
 de cheminer en présence du Seigneur, avec la croix du Seigneur ;
d’édifier l’Église sur le sang du Seigneur, qui est versé sur la croix ;
et de confesser l’unique gloire : le Christ crucifié.
Et ainsi l’Eglise ira de l’avant.
 

  Je souhaite que le Saint-Esprit, par la prière de la Vierge, notre Mère, nous accorde à tous cette grâce : cheminer, édifier, confesser Jésus-Christ crucifié. Ainsi soit-il."

dimanche 17 mars 2013

La Pâque ou l’histoire du grain de blé qui devient épi




Un petit grain de blé est parfaitement heureux dans son grenier : au sec, dans un environnement amical dans lequel il se sent bien. On peut transposer cela au bonheur de l'homme, heureux en famille, heureux dans son travail, sans soucis aucun. La vie est facile. Il ne faut pas mépriser ce bonheur-là, mais c'est un petit bonheur en regard de ce que nous devons être pour l'éternité.
On imagine ce petit grain de blé très pieux : il remercie Dieu pour ce bonheur et le prie pour que cela dure toujours. Il a raison de remercier Dieu. Mais attention : il ne faudrait pas que ce grain de blé s'adresse à un Dieu qui n'existe pas ! Or un Dieu qui ne serait que l'auteur et le garant du petit bonheur du grain de blé dans un grenier, même si ce bonheur est légitime, ce Dieu-là n'existe pas.
Un jour, on charge le tas de blé dans une charrette et on sort dans la campagne. Il fait beau, le ciel est bleu, il y a les arbres et les fleurs, la nature est en fête. Le grain de blé  remercie encore plus Dieu pour toutes ces belles choses. Il a raison de le remercier pour toutes ces belles choses qui sont ici-bas. Mais il est toujours un grain de blé : un Dieu qui maintiendrait un grain de blé dans un grenier, sans aucune espèce de fécondité, ce Dieu-là n'existe pas.



On arrive sur la terre fraîche. On verse le tas de blé. La terre est humide, la sensation de fraîcheur est agréable. Il est heureux. Mais voilà qu'on enfonce le grain de blé dans la terre. Il ne voit plus rien, n'entend plus rien, l'humidité le pénètre. Le grain de blé, qui par la mort inévitable, est en train de devenir ce qu'il doit être, c'est-à-dire un bel épi, regrette le temps de son grenier. Et il dit ce que se disent des millions de personne : si Dieu existait, de telles choses ne se passeraient pas. C'est dommage car c'est précisément là qu'il s'agit du vrai Dieu. Le seul Dieu qui existe est celui qui nous fait croître, passer d'une condition simplement humaine à une condition d'homme divinisé.


Van Gogh: Champ de blé et cyprès

Telle est l'histoire de tout homme et de toute femme : il n'y a pas de croissance sans transformation, de transformation sans mort et sans nouvelle naissance. Ces transformations se retrouvent dans le mot Pâque, qui signifie "passage".
(Cette parabole sur l'histoire du grain de blé (reprise par François Varillon) a été écrite par un auteur danois, Joergensen, qui a pris comme point de départ les paroles de Jésus que l'on trouve dans St Jean, au chapitre 12, verset 24).