Chers amis,
C’est un
peu in extremis, que nous venons vous
souhaiter le meilleur pour cette nouvelle année 2021. Vous remarquez que je
préfère dire prudemment « le meilleur pour cette nouvelle année » que
de vous souhaiter « une meilleure année ». Car, de fait, nous ne savons
pas si cette nouvelle année sera meilleure selon les critères de ce monde, mais
nous pouvons toujours en espérer le meilleur, à savoir, en ce qui concerne
Dieu : son amour toujours prévenant et aidant qui nous est offert, et, en
ce qui dépend de nous : une plus grande fidélité à Dieu, une plus grande
charité, la joie de l’espérance qui ne saurait décevoir….
L’auteur de la Lettre aux Hébreux
nous ramène à l’essentiel lorsqu’il nous exhorte ainsi :
« Vous avez besoin de constance,
pour que, après avoir accompli la volonté de Dieu, vous bénéficiiez de la
promesse. Car encore un peu, bien peu de temps, Celui qui vient arrivera et il
ne tardera pas. Or mon juste vivra par la foi ; et s’il se dérobe, mon âme
ne se complaira pas en lui. Pour nous, nous ne sommes pas des hommes de dérobade, pour la perdition, mais des
hommes de foi pour la sauvegarde de
notre âme » (He 10,36-39).
C’est sans doute cela l’enjeu des épreuves actuelles : nous fortifier dans la confiance dans la Providence de Dieu qui conduit tout, en nous souvenant que « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom 8,28) et en conséquence nous abandonner à sa grâce qui peut, à travers tout, nous transformer et nous sanctifier.
Cependant n’allons pas croire que ce combat – car ce peut en être un !- est à mener uniquement pour notre seule personne : il a des conséquences pour les autres. En effet, Elisabeth Leseur, en révélait la quintessence quand elle disait : « une seule âme qui s’élève élève le monde ». Autrement dit, puisque nous sommes tous unis dans le Corps du Christ (et donc dans le mystère de la communion des saints), le combat de la foi, de la confiance, de la prière au milieu des épreuves de ce monde a des répercussions dans tout le Corps. Nous ne luttons pas seulement pour nous-mêmes, mais pour les autres aussi, mystérieusement. Si je m’accroche à Jésus avec grand amour, grande foi et grande espérance, j’aide aussi secrètement d’autres à ne pas décrocher… Mais si je deviens un homme de dérobade, me laissant aller au doute, à la révolte, à la tristesse, abandonnant la prière, je puis être cause de chute non seulement pour moi, mais aussi pour les autres. Et oui, nous sommes en cordée… pour gravir la sainte montagne ! Parfois nous sommes aidés, parfois nous aidons… Et quelle joie , quelle consolation de se dire que nos petits efforts, pour toujours redire notre confiance à Jésus, portent du fruit dans les cœurs de nos frères pour les aider aussi à cheminer et pour que tous ensemble nous parvenions en Christ, Lui qui essuiera toute larme de nos yeux : « de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé »(Ap 21,4) et nous l’entendrons dire : « Voici que je fais l’univers nouveau » (Ap 21, 5).
Peut-être que le Mystère Pascal donne la vraie lumière pour comprendre ce qui se joue : mystère de mort et de Résurrection… pour ce monde, pour l’Eglise et pour nos vies personnelles… Nous sommes en chemin vers la Vie en plénitude, c’est cela qui doit nous réjouir et nous faire « relever la tête » (Lc 21,28) dans l’action de grâce et la louange !
« Nous te rendons grâce, Seigneur Maître-de-tout, toi qui es et qui étais car tu as pris en main ton immense puissance pour établir ton règne. Les nations s’étaient mises en fureur ; mais voici ta fureur à toi, et le temps pour les morts d’être jugés ; le temps de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints, et ceux qui craignent ton nom, petits et grands et de perdre ceux qui perdent la terre » (Ap 11, 17-18)
« La grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! » (2 Co 13,13).
Grande communion fraternelle avec vous tous !
Sr Isabelle
