jeudi 14 juin 2012

Solennité du Sacré-Coeur et sanctification des prêtres


SIMONE MARTINI, La messe miraculeuse, XIVè siècle.


 "Le clergé saint fait le peuple vertueux,
le clergé vertueux fait le peuple honnête,
le clergé honnête fait le peuple impie"

(Blanc de St Bonnet, cité dans Celle qui pleure de Léon Bloy)

 

  Benoit XVI répond aux prêtres signataires de "l'appel à la désobéissance" en rappelant la vocation éternelle du prêtre à être configuré au Christ.



Les prêtres signataires de cet « appel à la désobéissance » pensent faire avancer l’Eglise par cet appel, qui est très concrètement un acte de rébellion, puisqu’ils disent mettre leurs propositions en place sans l’aval de l’Eglise et même contre l’avis de l’Eglise. Mais qui est le Père de la désobéissance et de la rébellion ? Nous avons perdu la grâce originelle par cet esprit de désobéissance, il ne faudrait pas l’oublier, nous avons perdu le paradis en voulant édicter nous-mêmes le bien et le mal ! 

Benoit XVI a répondu à cette insurrection dans son homélie de la messe chrismale à Rome, le jeudi 5 avril 2012. Tout d’abord il rappelle aux prêtres qu’ils ont été « consacrés dans la vérité » comme Jésus, par l’imposition des mains qu’ils ont reçu lors de leur ordination. Puis il demande : « Mais sommes-nous aussi consacrés dans la réalité de notre vie ? Sommes-nous des hommes qui agissons à partir de Dieu et en communion avec Jésus-Christ ? ». Il poursuit : « Ce qui est demandé au prêtre c’est un lien intérieur, ou mieux, une configuration au Christ, et en ceci nécessairement un dépassement de nous-mêmes, un renoncement à ce qui est seulement nôtre, à l’autoréalisation si vantée (par notre monde). »

 Puis il enchaine: « Récemment, un groupe de prêtres dans un pays européen a publié un appel à la désobéissance, donnant en même temps aussi des exemples concrets sur le comment peut s’exprimer cette désobéissance, qui devrait ignorer même des décisions définitives du Magistère (ex : l’ordination des femmes : Jean-Paul II a déclaré de manière irrévocable que l’Eglise n’avait jamais reçu aucune autorisation du Christ pour une chose pareille) » Et Benoit XVI pose la question essentielle : « la désobéissance est-elle un chemin pour renouveler l’Eglise ? (…) la désobéissance est-elle vraiment un chemin ? Peut-on percevoir en cela quelque chose de la configuration au Christ, qui est la condition nécessaire de tout vrai renouveau, ou non pas plutôt seulement l’élan désespéré pour faire quelque choses, pour transformer l’Eglise selon nos désirs et nos idées ? »

 Et le Saint Père va plus loin en répondant aussi à ces prêtres qui prétendent s’appuyer sur l’exemple même du Christ, en disant : ‘mais le Christ aussi a dépoussiéré les vieilles traditions’. Benoit XVI répond à cela en disant : « Certes le Christ a corrigé les traditions humaines qui menaçaient d’étouffer la parole et la volonté de Dieu, mais il l’a fait pour réveiller de nouveau l’obéissance à la vraie volonté de Dieu, à sa parole toujours valable. La vraie obéissance lui tenaient justement à cœur, contre l’arbitraire de l’homme. Et n’oublions pas : il était le Fils, avec l’autorité et la responsabilité singulières de révéler l’authentique volonté de Dieu, pour ouvrir ainsi la route de la parole de Dieu vers le monde des gentils. Et enfin : il a concrétisé son envoi par sa propre obéissance et son humilité jusqu’à la Croix, rendant ainsi sa mission crédible. Non pas la mienne, mais ta volonté (O Père) : c’est la parole qui révèle le Fils, son humilité et en même temps sa divinité, et qui nous indique la route ».

 Le Saint Père montre alors que ce ne sont pas les hommes désobéissants qui renouvellent l’Eglise selon leurs idées humaines, mais le Saint-Esprit en faisant surgir des mouvements très vivants, des communautés nouvelles dans l’Eglise, mouvements et communautés qui se caractérisent précisément par une belle obéissance au Magistère.

 Le critère de ce qui est de Dieu est toujours le même : humilité, obéissance, charité (et non pas rébellion, désobéissance). Le saint Père poursuit en disant : « Toute notre annonce doit se mesurer sur la parole de Jésus-Christ : « Mon enseignement n’est pas de moi mais de Celui qui m’a envoyé » (Jn 7, 16). Nous n’annonçons pas des théories et des opinions privées, mais la foi de l’Eglise dont nous sommes des serviteurs ».
Texte complet de l'homélie: http://www.zenit.org/article-30548?l=french

Merci Saint Père de nous montrer, en votre personne, l’image d’une profonde configuration au Christ si digne d’entrainer la sanctification de tout le peuple de Dieu !
Merci à tous les prêtres fidèles pour leur vie donnée à la suite du Christ contribuant à l’édification de tous !

Seigneur, donne-nous des prêtres !
Seigneur, donne-nous de saints prêtres !
Seigneur, donne-nous beaucoup de saints prêtres !


Sr Isabelle de la Mère de Dieu